L’Histoire de la fondation et du peuplement de Guénégoré
Selon la version du griot Hounémady SISSOKO dit Rémi, un jeune griot de la descendance de DOUSSOUBALAYA
Le fondateur du village s’appelle Kanimady KEITA venu du Manding précisément dans la localité de Narenna. En effet, il est le fratrie de six frères qui quittèrent tous le Manding à l’exception d’un seul qui y resta. Les six autres dont Kanimady s’éparpillèrent hors des contrées d’origine et l’un des frères nommé Balla S’établit à Bafing , deux autres s’installèrent dans le Gangaran autrement appelé Bagnagadougou. Ils dirent à Kanimady de leur rejoindre au cas où son l’aventure ne lui sera pas favorable . Un autre des frères s’installa à Kiridi et un à Wontonha. Quant à Kanimady et son demi frère Sissakoba après bien de pérégrinations finiront par s’établir à GUÉNÉ-GORÉ après avoir élit précédemment domicile dans sept endroits différents dont Kéniébanding, Niagalenna,Tatakoutoun, Khéssou, Bamira, Mangadounha et le septième et dernier emplacement s’appelle GUÉNÉ-GORÉ.
L’ancêtre des griots de Doussoubalaya nommé Doussoubala Soussokho quita la Guinée précisément dans le village de Farana et vint trouver Kanimady à Tatakoutoun afin de lui présenter ses compliments de griot. C’est ainsi que Kanimady s’éprit d’affection pour le griot et l’invita à vivre à ses côtés afin qu’il soit non seulement le griot de sa cour mais surtout qu’il soit une sorte de reconciliateur entre lui et les siens. À cette proposition, Doussoubala lui dit qu’il fallait pour cela retourner auprès de son père Guéssa pour requérir son avis sans cela, ce sera un cas difficile qu’il reste auprès du roi Kanimady. Celui-ci consentit à la demande du griot et lui remis trois esclaves à l’intention de son père en signe de respect .
Ainsi, le griot retourna chez lui muni des présents fait d’esclaves qu’il offrit à son père. Ce dernier très surpris et content concéda à la demande du prince Kanimady et c’est ainsi que le griot Doussoubala retourna auprès de Kanimady qui devient ainsi son maître et son compagnon. De Tatakoutoun les deux emmigreront à Mangadounha sur les hauteurs de Kéniéba puis de là-bas au cours d’une de leur randonnée de chasse ils découvriront l’actuel emplacement du village. Ils furent charmé par la richesse de sa faune et de sa flore. Ainsi ils décidèrent de revenir fonder un campement. Toutefois il y avait à côté déjà fondé le village de Dialakooto qui accueilli favorablement les nouveaux voisins. Ce fut un lundi et lorsqu’ils arrivèrent, Kanimady demanda par courtoisie à son griot de donner le premier coup de hache pour le déboisement du site. Doussoubala se voit honoré, mais il resista qu’il ne peut être le premier à donner le coup de fer car craignant qu’un jour sa descendance ne soit privée des prérogatives du premier griot de la cour royale au profit d’autres griots de la dernière heure. Kanimady , pour le rassurer dit qu’il sera le premier griot de la cour royale de GUÉNE-GORÉ et que tous les autres qui viendront plutard devront nécessairement s’aligner derrière sa descendance. Ce disant, il sortit une noix de cola rouge sur laquellle il jura de ne pas trahir cette fidélité qui le lie au griot.
C’est ainsi que rassuré du serment de Kanimady le griot Doussoubala suspendit sa kora et sa besace (hurugo) au pied d’un jeune pousse de tamarinier lequel se dresse toujours étant parmi l’un des arbres temoins de la fondation du village. Il prit la daba des mains de Kanimady et enleva sept touffes d’herbes ensuite il prit la hache des mains de son maître et coupa sept pieds de l’arbre appelé « gueno » bois d’ébène. Après il fit des bénédictions en faveur de la prospérité et l’épanouissement multiforme du village. C’est ainsi que la fondation du village commença. Les premiers concessions étaient des cases dîtes « gassa » faites de bambous entrelacés sans banco. Alors puisque le territoire était clairsemé d’un important pieds de bois d’ébène « guéno », le village prit naturellement le nom de Guéné-goré c’est à dire innombrable bois d’ébène. De « guéno » en malinké signifiant (bois d’ébène) et de « goré » (beaucoup, ensemble de).
À suivre !
Doundou KEITA, Chercheur en culture et civilisation du peuple malinké de Kéniéba