Kéniéba :La danse de masque ou le « janxuranba »

Danse de masque typiquement masculin à caractère mi-sacré mi-profane, organisée le plus souvent lors des réjouissances populaires festives ou lors des cérémonies funéraires ayant trait à la mort des grands dignitaires du village. Le danseur est masqué par des feuilles de Karité devenant ainsi méconnaissable pour les spectateurs. La danse a lieu uniquement en saison sèche sauf exceptionnellement lors de la mort d’un personnage influent de la société. Dans pareil cas, la mémoire du défunt est saluée par la sortie du masque. L’utilité de cette danse se mesure à la cohésion et à l’intégration des peuples. Le masque du « janxuran » est tributaire des puissances occultes et c’est pour quoi lors de certaines cérémonies sociales telles que l’excision, la circoncision, c’est le janguran qui assurait la protection occulte des initiés jusqu’à leur complète guérison contre les forces du mal.

La danse a lieu généralement la nuit. C’est une danse expressive, vigoureuse et quelquefois acrobatique. Son origine se perd dans la nuit des temps et son premier nom, c’est à dire son nom ancestral était « SIMANO » (la chose déjà créée) ou « GOTO » qui signifie en langue vernaculaire malinké de Konkodougou « nain, lutin » tant la ressemblance du masque avec ces esprits précités est avérée. Le pays ancestral du janxuran s’appelait « KHULUN » domaine territoriale des génies. La localisation géographique de ce monde reste un grand mystère car nul ne peut situer« KHULUN » sur l’espace territoriale de Konkodougou-Kéniéba . Le janxuran est donc porteur de deux noms : il peut se faire appeler et, il était du reste nommé autrefois GOTO dans son pays primitif de » KHULUN » et de JANXURAN la nouvelle appellation chez les humains.
À noter avec force insistance que cette danse n’est propre qu’au pays malinké de Kéniéba.

DOUNDOU KEITA, CHERCHEUR en Culture et civilisations du peuple Malinké de Keniéba