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Histoire du canton de Kamana dans le cercle de Kéniéba

Histoire du canton de Kamana dans le cercle de Kéniéba


Le canton de Kamana est une entité géographique comprenant aujourd’hui une quinzaine de villages sans compter deux gros hameaux ainsi que les villages déplacés.

Le premier village est Dialimagana fondé primitivement par les peuls avant que ces derniers ne soient chassés plutard par les Guéta repondant au patronyme de « Makalu ». Ceux-ci sont donc les proprietaires terriens du royaume de Kamana (dugukulu tigolu). Les quinze villages sont entre autre: Soubala, Souroukoto, Kolobo, Kéniébanding, Koussiling, wouraling, Kéniékéniéba, Farinkounda, Bérola, Linguekoto, Kéniéko, Arabadiania, Kolomba, Barama, Kakamba. Mais les trois derniers villages cités à savoir Kolomba, Batama, Kakamba furent déplacés et les habitants s’éparpillèrent en s’ajoutant à d’autres villages de la contrée de Mahina et de Tamba.
Les deux hameaux que sont Moussaladin et Bantiwokoto n’ont pas le statut officiel de village. Ils sont pourtant très denses en populations. Moussaladin est rattaché à Kéniéko.
Nous souhaitons taire les raisons de l’éclatement de ces villages car tout connaitre vaut mieux que tout dévoiler.

Le territoire de KAMANA porte le nom d’un illustre personnage qui accepta de s’offrir en holocauste pour le bonheur, la protection et la prospérité de la région. Il s’appelait FARINKAMA de la descendance des « Gueta » Makalu. Il accepta ainsi de mourir volontairement pour que vive et soit sauvé son peuple. Aujourd’hui, sa tombe fait l’objet de culte et de beaucoup de vénération « Juralo » de la part des habitants.
Ainsi, jurer sur la tombe de Farinkama et sur la base du mensonge vaut de terribles et redoutables châtiments à son auteur. Pour éviter donc que les conséquences n’affectent le fautif, celui-ci doit vite faire amende honorable en offrant en sacrifice expiatoire un coq rouge ou même un taureau selon la gravité de la faute commise. La punition de Farinkamo est mortelle et nul ne souhaite être exposé au couroux de cet homme dont la dépouille repose sur les terres de LinguekotoI, village poudrière de la région. Linguekoto est considéré comme l’épicentre de Kamana car c’était le point de ralliement de tous les autres villages pour partager les munitions de guerre comprenant poudre et balles.
Le royaume de Kamana connut des chefs de guerre d’une grandeur telle qu’ils défendirent farouchement leur peuple contre les envahisseurs étrangers et surtout contre les exclagistes appelés « tagirelu »qui venaient raser les villages en emportant beaucoup de butins. Parmi ces chefs de guerre, la mémoire retient LOLO KARA du village de Kénieko. Il fut à la fois un intrépide guerrier et un sorcier aguérri. Grâce à lui le village de kéniéko fut à l’abri des ennemis et aucune armée n’a pu l’attaquer de son vivant.
À suivre !

Remerciements à monsieur Fadoua Sissoko pour sa contribution à ces recherches.
DOUNDOU KEITA, Chercheur en traditions malinkées de Kéniéba

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